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Mort de Rika Zaraï : de la chanson aux médecines douces - Le Parisien

« Ce soir, je suis certaine que je ne me suis pas trompée de métier ». A l'issue de ce qui restera comme son ultime concert, le 3 février aux Folies Bergère dans le cadre de la Nuit de la déprime, Rika Zaraï, disparue ce mercredi 23 décembre, à l'âge de 82 ans, s'avouait très émue de l'accueil triomphal du public et se confiait à notre reporter, dans ce qui sera également sa dernière interview. « Le public m'a tellement manqué », lui avouait également l'artiste, elle qui avait dû s'absenter des scènes durant plusieurs années après un AVC la laissant en fauteuil roulant.

Elle n'était pourtant jamais vraiment partie de la mémoire des Français, cette chanteuse israélienne, née d'une mère polonaise et d'un père russe Rika Gozman, le 19 février 1938 à Jérusalem, dans ce qui était encore la Palestine sous mandat britannique. Débarquée dans l'Hexagone à la fin des années 1950 après quelques prestations au Proche-Orient et sans parler un mot de la langue de Molière, elle s'y fait rapidement une place dans la chanson, assurant les premières parties de pointures comme Jacques Brel ou Gilbert Bécaud.

Une bonne humeur contagieuse

Une décennie plus tard, c'est elle qui est en haut de l'affiche, grâce à des titres aussi irrésistibles que joyeux, « Casatschok », « Sans chemise, sans pantalon », « Alors je chante ». Pétulante et vive, comme le sera toute sa vie, elle est régulièrement invitée sur les plateaux télé et radio. Une bonne humeur contagieuse qui fait d'elle une vraie chanteuse populaire, fière aussi bien de ses racines israéliennes − elle adaptera au cours des années plusieurs classiques de son pays d'origine − que de sa terre d'accueil, dont elle chante les clichés et les louanges dans « C'est ça la France ».

A partir des années 1980, tout en continuant sa carrière artistique, Rika Zaraï se met à défricher un domaine inattendu. Passionnée par les médecines non conventionnelles, à une époque où seule une poignée de personnes s'intéressent au concept, elle devient une spécialiste des soins par les plantes. Et décide de mettre toutes ses connaissances dans un livre, « Ma Médecine naturelle », publié en 1985 chez Michel Lafon. Bingo, l'ouvrage se vend à deux millions d'exemplaires ! L'artiste refait une percée spectaculaire dans les médias, plus souvent pour parler de son nouveau domaine de prédilection que pour chanter. Et continue à sortir des livres qui hérissent l'Académie de médecine.

«Cinq fruits et légumes par jour, je le disais déjà»

Elle n'en a cure. « Vous, les journalistes, vous aimez qu'on soit dans des cases, mais, désolée, le tiroir était trop étroit pour moi, expliquait-elle dans le Parisien - Aujourd'hui en France en 2013. Je ne suis pas une vieille midinette qui chante uniquement les fleurs, le ciel bleu. Je lis tous les jours pour apprendre. J'avais étudié la santé pendant dix ans avant d'écrire, ce n'était pas une lubie. Manger cinq fruits et légumes par jour, je le disais déjà à l'époque ».

La santé et le bien-être, un souci constant pour Rika Zaraï, qui avait connu son lot d'épreuves. Un grave accident de voiture en novembre 1969, qui la plonge dans le coma durant six jours et l'immobilise durant plusieurs mois. Mais aussi un AVC, en juin 2008, qui la laisse hémiplégique alors qu'elle s'apprêtait à célébrer ses 50 ans de carrière avec plusieurs concerts prévus en fin d'année. Encore une fois, la chanteuse reprendra le dessus. « L'espérance a toujours raison », comme le résumait joliment son dernier livre, paru chez Michel Lafon en 2006.

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