La comédie avec Laure Calamy, qui a rencontré un succès inattendu à l'automne dernier, débarque en DVD, Blu-Ray et VOD ce mardi 2 février. Sa réalisatrice Caroline Vignal revient sur cette expérience extraordinaire.
Avec plus de 700.000 entrées, Antoinette dans les Cévennes a été un des grands succès de l'année dernière. Cette comédie signée Caroline Vignal, portée par une Laure Calamy (révélée par Dix pour cent) hilarante, raconte les péripéties mouvementées d'une citadine qui se lance dans une randonnée avec un âne pour retrouver son amant parti en vacances avec sa famille.
Le film, pétillant et lumineux, a suscité un grand engouement à l'automne dernier. Une belle revanche pour la réalisatrice Caroline Vignal, dont c'est le premier film en vingt ans. A l'occasion de la sortie d'Antoinette dans les Cévennes ce mardi 2 février en DVD, Blu-Ray et VOD, elle revient sur cette aventure, et raconte les coulisses de ce film où Laure Calamy a noué des relations fortes avec ses camarades les ânes.
Le film a connu un destin incroyable... Comment l'avez-vous vécu?
C'est un peu contrasté. La sortie et l'exploitation du film en salles me paraissent hyper loin, alors que ça ne remonte qu'à octobre. Ça fait trois mois et j'ai l'impression que c'était il y a mille ans. La deuxième quinzaine d'août et la première quinzaine de septembre, période pendant laquelle j'ai pu accompagner le film dans des rencontres avec le public et auprès des médias, ont été miraculeuses. Mes distributeurs ont eu l'audace de sortir le film à une période où sortir des films faisait peur. On ne savait pas si les spectateurs voudraient revenir en salle. On a eu de la chance: on a eu sept semaines d'exploitation. C'est fou! Les spectateurs ont eu des réactions très chaleureuses à notre égard.
C'est une belle récompense: c'est votre premier film en vingt ans.
Et oui! (rires) Qu'est-ce qui s'est passé? Et bien, écoutez, la vie. C'est marrant, j'avais trouvé plein de manières de répondre à cette question, mais en fait là je suis en train d'écrire mon film suivant et je recommence à patauger. Je me dis que je ne suis pas sortie d'affaire. Je pense que j'ai un côté Bartleby [personnage de Herman Melville, symbole de la résistance passive, NDLR] . Je suis très facilement affectée par ce qui se passe dans le monde. Ça me sidère par exemple en ce moment que des gens continuent coûte que coûte... Je me force, mais si je pouvais je resterais à regarder ce qui se passe, à attendre.
Cet écart entre vos deux films est-il lié à l'insuccès du premier?
Mon premier film a été fait presque par hasard. J'étais à la Fémis en scénario. Quand je suis sortie de l'école, j'étais terrorisée par la vraie vie et j'avais l'impression que je ne connaissais personne. J'avais une seule chose: mon scénario de fin d'étude, que je venais d'écrire. Je l'ai envoyé au CNC, à l'avance sur recettes, et les choses se sont mises en marche d'une manière absolument folle: j'ai fait deux courts-métrages et un long dans la foulée, très vite. Je n'avais pas vraiment anticipé. J'ai trouvé la sortie assez violente. Le film n'a pas marché. Les relations avec le distributeur n'étaient pas simples. C'était dur et je n'étais pas sûre que ça valait le coup. Puis j'ai eu un enfant. Comme je me destinais plutôt à être scénariste, j'y suis revenue. Mais j'avais toujours cette frustration. J'ai mis alors tout en œuvre pour réaliser à nouveau.
On a l'impression en regardant Antoinette dans les Cévennes que seule Laure Calamy pouvait jouer ce rôle.
Elle est très, très drôle. Il y a vraiment eu une rencontre presque magique entre elle et le rôle. Il y avait plein de coïncidences avec sa vie: elle connaît très bien cette région, son compagnon est guide de montagne, elle adore les ânes et la chanson Amoureuse de Véronique Sanson [utilisée dans le film, NDLR]. Quand elle a lu le scénario, elle m'a dit, 'C'est incroyable, on dirait que tu me connais, que tu as écrit ce film pour moi.' C'était des intuitions: je ne la connaissais pas personnellement, j'avais juste vu Dix pour cent et quelques films. J'avais aussi entendu une interview d'elle sur Nova. Je l'avais trouvée absolument géniale, complètement gonflée. Elle, elle ne changera jamais. Elle n'a peur de rien.
Pourquoi l'âne du film s'appelle-t-il Patrick?
C'est un manque total d'imagination de ma part! J'ai loué un jour un âne qui s'appelait Patrick. Ça m'a tellement fait rire que ça a été le point de départ de cette aventure. On avait fait une randonnée d'une semaine. Cet âne s'était blessé, on n'avait pas pu continuer avec lui et après on nous a raconté des histoires sur le type qui nous l'avait prêté et qui était un fou furieux. Il y a eu plein d'histoires autour de cette randonnée. Quand je suis rentrée à Paris, je me suis dit que je devais en faire quelque chose. A l'époque, je ne voulais plus faire de film. J'ai eu l'idée de faire une série qui se serait appelée Tous les ânes s'appellent Patrick. J'avais juste ce titre, mais pas d'idée de ce que ça raconterait. Je pensais m'inspirer de ce que j'avais vécu, mais l'idée d'une famille faisant une randonnée avec un âne me tombait tellement des mains que je n'ai jamais réussi à l'écrire. Quand j'ai eu l'idée de parler d'un personnage solitaire, le scénario a commencé à prendre forme.
Ils étaient sympas Pedro, Jazou et Kiki, les ânes qui jouent Patrick?
C'était des ânes, quoi (rires). Laure s'est très bien entendue avec Jazou. Beaucoup moins avec Pedro. Jazou et Kiki jouaient Patrick. Pedro est un âne de spectacle, qui est dressé. Il a comme particularité par rapport aux ânes de randonnée de ne pas être castré. Chez un animal, c'est une différence qui compte énormément. Un âne non castré, ça peut être dangereux. Il était tellement tonique qu'il a fait peur à Laure. Jazou était beaucoup plus mou, un peu dépressif sur les bords. Laure était très émue par lui. Il a évolué au fil du tournage. Il s'est épanoui, comme Antoinette.
C'est lui qu'on voit à la fin du film, quand Antoinette fait ses adieux à son âne?
Oui. Laure y tenait énormément. Pedro est dans les scènes où il doit marcher vite, quand il doit faire des choses un peu techniques, comme le braiement, ou lorsqu'il doit la tirer au sol.
Vous créez un duo inédit dans le film: Laure Calamy et Marc Fraize.
Ils se sont très bien entendus. Ils n'ont pas du tout la même façon de jouer. Laure est tout de suite au taquet. Marc est plus long. Il est habitué aux one-man-shows. On sent que le cinéma, ce n'est pas ce qu'il y a de plus important pour lui. Je suis fasciné par tous les moments du film où il ne parle pas. C'est un acteur génial de muet. Il est tellement expressif. Il se passe tellement de choses dans ses yeux et son visage. On le voit bien dans la scène du repas, où il ne dit qu'un mot. C'est un acteur génial, mais si particulier. On ne peut pas lui faire faire n'importe quoi.
Dans cette scène du repas, Laure Calamy a cette phrase incroyable lorsque les randonneurs découvrent qu'elle est dans les Cévennes pour retrouver son amant en vacances avec sa famille: "Vous avez raison, honte à moi."
C'est marrant, parce que c'est elle qui l'a inventée. Je suis un peu vexée (rires). Elle a sorti cette réplique que j'ai trouvé géniale. C'est la dignité des gens dans les moments où ils sont montrés du doigt. C'est ce qui fait le génie de Laure: elle a quand même une humilité devant le rôle et elle apporte sa nature. C'est ça qui est très beau.
Quelle est la suite pour vous? Le succès d'Antoinette dans les Cévennes vous ouvre-t-il des portes?
Je ne sais pas. J'espère que ça va m'aider un tout petit peu à travailler. Mais, en même temps, comme je dépends avant tout de moi-même, je ne veux pas vendre la peau de l'ours. Là, je suis en train d'écrire, mais assez péniblement je dois dire.
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