A l'heure où le fiasco Mediapro focalise l'attention sur le marché français des droits sportifs, un nouvel acteur vient discrètement d'y faire son entrée. Sportall a lancé son application en novembre 2020. Elle permet d'accéder à des centaines de programmes sportifs à la demande, en direct ou en différé.
Un « Netflix du sport » ou le « Dazn français » ? Les comparaisons sont légion, mais pas forcément raison. Car le modèle de Sportall est en plusieurs points différent de ses illustres concurrents. D'une part, car l'application est consacrée aux sports « invisibles » à la télévision. On peut, par exemple, y suivre la ligue des champions de water-polo, un championnat de Teqball (sorte de tennis-ballon se pratiquant autour d'une table de ping-pong) ou une compétition d'apnée... Au total, une trentaine de disciplines y sont déjà représentées et la liste a vocation à s'allonger rapidement.
Le modèle économique est d'un genre un peu particulier. Sportall n'achète pas les droits aux ligues et fédérations sportives, mais elle met gratuitement à leur disposition sa plateforme pour diffuser les images. La start-up propose également une solution clé en main aux ayants-droit, en mettant à leur disposition son réseau de vidéastes, constitué de sociétés de production et de freelances. Au total, une centaine de professionnels sont répartis sur l'ensemble du territoire, capables de s'adapter aux contraintes visuelles des différents sports grâce à des caméras embarquées, des drones ou même des smartphones.
« On a un petit côté wedding planner », sourit Thierry Boudard, cofondateur et PDG de Sportall. « L'idée est de trouver la bonne solution au bon budget », alors que certaines fédérations ne disposent que de très peu de moyens. Pour achever de les convaincre, la start-up leur garantit ensuite un partage des revenus issus de la publicité, en fonction du nombre de visionnages.
Même en période de crise, l'affaire semble bien engagée. En 2020, moins de deux ans après sa création, la jeune entreprise a pu lever 1,3 million d'euros auprès de différents investisseurs. Après avoir obtenu une bourse French Tech, soit 25.000 euros de subventions, elle a bénéficié de l'appui de bpifrance et de la région Paca. « On a un gros carnet de commandes », se félicite Thierry Boudard, qui imagine le seuil de rentabilité atteint « en 2022 ou 2023 ».
Une option payante de l'application fera bientôt son apparition, sur un modèle freemium : si la plupart des contenus resteront gratuits, les utilisateurs pourront souscrire un abonnement mensuel, leur permettant d'accéder à des programmes supplémentaires. Sportall a ainsi noué un partenariat avec la plateforme Fight Nation, qui lui permettra de diffuser des sports de combat (Boxe, MMA) en version premium.
En parallèle, l'objectif sera bien évidemment d'étoffer l'offre de l'application. « On va s'attaquer à d'autres sports, plus difficiles à filmer, comme le trail, le marathon ou le cyclisme. La couverture des sports extrêmes va aussi augmenter. Le handisport va aussi être mieux représenté, avec l'objectif de diffuser les championnats nationaux de toutes les disciplines », indique l'entrepreneur. Avant, peut-être, de se tourner vers des sports dont la communauté est plus importante.
Sportall a enregistré un renfort de poids, en recrutant l'ancien directeur général de RMC Sport, François Pesenti. « Il va nous aider à nous tourner vers les gros ayant-droits, et nous conseiller sur la stratégie éditoriale », détaille Thierry Boudard. « Le fait qu'il nous rejoigne prouve que nous sommes à la bonne place pour devenir un véritable média du sport ».
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