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Julie Delpy, drôle de drame - Le Monde

Julie Delpy, en juin 2021, à Paris.

Dans la famille Delpy, le père, chapeau informe et barbe blanche. Quand Julie lui a parlé d’On the Verge, sa série bientôt sur Canal+ et sur Netflix aux Etats-Unis, il s’est étonné : « Tu fais un porno ? » Acteur et metteur en scène de théâtre, Albert Delpy a joué Shakespeare mais ne parle pas sa langue, contrairement à sa fille expatriée outre-Atlantique depuis près de trente ans qui pense et écrit en anglais. Celle-ci a protesté. On the Verge, hommage à Almodóvar et à ses femmes au bord de la crise de nerfs, signifie « sur le point de ». Et non « sur la bite », comme a suggéré son père à l’humour rabelaisien.

Porno ou pas, venant de sa fille unique, rien n’étonne Albert Delpy. Petite, il l’avait surnommée Marguerite Duras. Elle était « rondelette », n’avait pas de cou, portait de grosses lunettes et écrivait tout le temps. Ensuite, elle est devenue très jolie. Une beauté botticellienne avec un front bombé, un teint de porcelaine, une bouche fine… « La chenille qui se transforme en papillon, s’étonne encore Albert. Sa mère et moi, on n’a pas compris comment. »

Le Skylab, comédie de Julie Delpy tournée en 2011, après la mort de sa mère, l’actrice Marie Pillet, est leur « madeleine » à tous les deux. La petite boulotte à lunettes, la famille de Français moyens gentiment déjantés dans les années 1970, ce sont eux. La maison en Bretagne est celle d’une tante, ils y passaient tous les étés. On bouffe, on se chamaille sur la politique, on se bisoute à l’arrière d’une Simca…

« C’était notre vie, assure Albert Delpy. On était heureux et on se foutait de l’argent. » L’essentiel était dans la culture. Julie Delpy a vu Nuit et brouillard à l’âge de 11 ans, la même semaine que Le Père Noël est une ordure. « Un milieu intello, raconte-t-elle. Où l’on adule Copi et Arrabal, où on parle aussi de cul et on mange comme des chancres. »

Des films qui lui ressemblent

Dans l’appartement de Paris, il n’y avait pas de salle de bains ni de salon, « on se lavait dans l’évier et on pissait sur le palier », se souvient la fille. Depuis que Julie a passé la cinquantaine et réalisé beaucoup de longs-métrages, son père l’appelle Josée Dayan. Il joue dans la plupart de ses films. « C’est comme diriger King Kong, une créature sauvage… », dit-elle. Sa prochaine série, en cours d’écriture, parlera d’un père et de sa fille. Le casting est prévisible.

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